Catégorie : Tahiti

  • Les îles sous le vent

    A partir du 1er novembre, le papa de Chloé et sa compagne nous rejoignent en Polynésie. Nous partons le 6 novembre pour 10 jours, explorer les Îles sous le vent, qui forment avec Tahiti et Moorea l’Archipel de la Société.

    Maupiti

    Premier stop, Maupiti, l’île la plus à l’ouest des Iles sous le vent. 2000 habitants à peut près, sur une île de 9 km de périphérie ! Nous sommes logés dans une pension sur un motu (le nom des bancs de sables pemanents, suffisamment grands pour que des arbres y poussent, donc accessible uniquement en bateau) dans des bungalows. Elle ressemble à Bora-Bora mais, en 2012, les habitants y ont refusé par referendum l’installation d’un hôtel, pour préserver leur mode de vie et le calme. On peut donc loger seulement en pension ou camping, et y accéder par ferry (3 par semaine, à 8-10h de Tahiti, seulement si la mer est calme) ou par de petits avions peu remplis (et donc chers) car la piste est très courte. Conséquence : très peu de touristes sur l’île, une centaine, qu’on recroisera au cours de nos 3 jours sur place.

    Le premier jour nous partons sur l’île principale réaliser la randonnée permettant de monter au sommet de l’île, le mont Teurafaatiu, 380 m de hauteur (et donc de dénivelé). Nous sommes accompagnés par Ma (c’est un surnom), le fils ainé des propriétaires de la pension, 10 ans (ce sont les vacances scolaires à Tahiti à ce moment là). Nous partons vers 10h : c’est un peu tard, le soleil tape fort lorsque nous ne sommes pas à l’ombre des arbres. La vue au sommet est magnifique et vaut l’ascension raide (avec des cordes sur certains passages). Comme la météo des jours précédents avait été sèche, nous décidons de faire la randonnée traversière, soit de redescendre de l’autre côté du Mont et donc de l’île. Ici Ma ne connait pas et les appli de guidage de rando nous servent à suivre le chemin, peu pratiqué et vite envahi par la végétation luxuriante. Nous pique-niquerons à l’ombre avant de redescendre et de se « rafraichir » sur la seule plage de l’île. Sur le chemin du retour on s’arrête pour offrir une gauffre aux enfants et une noix de coco glacée aux adultes. Bon timing car une averse tropicale se déclenche et nous restons 20 min à l’abri avant de rejoindre le quai et d’embarquer pour la pension.

    Le lendemain nous partons en « sortie lagon » pour voir… les raies manta ! Elles viennent à cet endroit pour se débarrasser de parasites avec l’aide de poissons. Le lieu s’appelle « station de lavage des raies manta ». Nous observons aussi un mini-requin accroché sous l’immense raie, également pour la nettoyer. D’ailleurs les raies manta ont des ancêtres communs avec les requins et possèdent un aileron au début de la queue.

    Nous resterons 1h à l’eau avec elles en respectant les règles (distance minimale, interdiction de suivre l’animal qui s’en va) avant de faire du snorkeling. La matinée se termine de l’autre côté du Motu pour un four tahitien : c’est une tradition polynésienne réalisée chaque samedi à Maupiti. Des légumes, poissons et viande sont préparés et cuits à l’étouffé dans des feuilles de bananiers, dans un trou dans la terre. Le four est lancé dans la matinée et ouvert à 11h30. Au menu : uru, poulet en sauce, pua’a (porc caramélisé), bénitier (des coquillages très jolis qui abondent sur les récifs de corail), et poe en dessert (purée de fruit avec amidon figé dans du lait coco). Le tout servi avec du poisson cru coco (un plat typique fait de thon cru, avec des crudités et du lait de coco ou de la sauce soja pour le poisson cru dit « chinois ») et du poisson fafaru. C’est du poisson cru servi avec une sauce composée de lait coco et eau de mer fermentée avec des têtes de « chevrettes » (crevettes locales). LE plat tahitien qui peut effrayer les touristes. Nous avons trouvé ça bon et pas spécialement fort. Dernière spécificité du four tahitien : on mange avec les doigts. Et cela a déplu à Maël qui aurait aimé des couverts. L’après-midi se poursuit avec concours de lancé de coco, pension contre pension, débourrage de cocos (ouverture de coco) et initiation à la danse. On manque hélas la danse car on profite du lagon magnifique pour se rafraichir.

    On verra aussi des raies pastenagues près du lieu du four tahitien, nourries par des morceaux de poissons. La pratique n’est pas super réjouissante mais Maël nourri une raie. Elles sont tellements habituées à l’homme qu’elles nous bousculent pour passer : c’est costaud comme animal ! Enfin Maupiti nous a offert 2 magnifiques nuits noires étoilées. Le ciel polynésien est différent du ciel de métropole puisqu’on est dans l’autre hémisphère. C’était beau et paisible. Et comme la nuit tombe à 18h30, pas besoin d’attendre minuit pour l’observer comme durant l’été en France.

    Raiatea

    Deuxième île visitée : Raiatea. Une grande ile, comprenant la 2eme ville de Polynésie après Papeete. Ici aucune plage (mais des accès à l’eau possible depuis les pontons). Cette île a pas mal d’habitants, un lycée, un hôpital,bref elle n’est pas dédiée qu’au tourisme. On y trouve des fermes perlières, des vanilleraies, et des montagnes, dont l’une culmine à 1017m tout de même (ce qui fait donc 1017 m de D+ depuis là où on loge). La météo est mitigée et on ne reste que 2 nuits, pas de randonnée cette fois-ci au programme. Nous ne pourrons pas vraiment profité de la vie locale car nous arrivons un dimanche matin, où l’activité commerciale est faible et le mardi est le 11 novembre, férié. La plupart des lieux étaient donc fermés le lundi également, dont le marché de la ville qui est apparemment réputé et contient la photo d’un des plus gros poissons jamais pêchés au monde : un espadon de 1.4 tonnes (TONNES !) pêché à la ligne en 1967 entre Raiatea et Bora-Bora.

    Raiatea comprend aussi la seule rivière navigable de Polynésie, sur laquelle nous passerons en bâteau, et surtout le plus grand Marae de Polynésie (incluant Hawai, la Nouvelle-Zélande, et l’île de Pâques). Un marae est un site sacré traditionnel. Ceux au bord de mer étaient dédiés aux cultes et à l’accueil des peuples polynésiens en visite, ceux dans les terres étaient les lieux réservés aux chefs où les discussions importantes avaient lieu. Le marae Taputapuatea est daté d’autour de l’an 1000 et est entré au patrimoine mondial de l’Unesco en 2017 et nous rencontrons sur le site l’une des personnes qui a monté le dossier de candidature. Cela a notamment consister à partir à la rencontre des anciens de polynésie française, de hawaï et de nouvelle-zélande pour reconstituer l’histoire du lieu, car la transmission se fait uniquement par voie orale, et la politique éducative française à longtemps consister à ne plus enseigner la langue tahitienne et la culture locale, ce qui a mené à sa quasi éradication. Ce marae est le lieu de rencontre sacré entre les peuples polynésiens et est encore régulièrement utilisé. L’histoire est assez bien décrite ici.

    Tahaa

    Puis départ pour Tahaa, l’île soeur de Raiatea, puisqu’elles partagent le même lagon. Tahaa est plus sauvage, les habitants y vivent de façon plus traditionnelle qu’ailleurs. D’ailleurs l’un de nos chauffeurs nous a expliqué qu’ils avaient des cochons sauvages et des vaches retournées à l’état sauvage qu’il chassait parfois : via un piège constitué d’une corde avec un noeud coulissant posé au sol pour les cochons ; en battue avec poignardage final pour les vaches ! Cela force le respect.

    Tahaa est surnommée l’Ile vanille. Nous ferons d’ailleurs une sortie Motu (sortie à la journée en bâteau) pour aller visiter : une vanilleraie, une ferme perlière, une rhumerie (il y a 2 rhumeries à Tahaa, 1 à Tahiti) et un magnifique jardin de corail. La vanille est conditionnée en gousses (qu’ils conseillent de stocker dans un bocal en verre avec un fond d’alcool pour les conserver très longtemps tout en les gardant souples), de la poudre de vanille apparemment parfaite pour parfumer les desserts, et en pâte de vanille, pour les sauces ou les crèmes. La vanille est une liane orchidée qui doit être fécondée manuellement par l’homme (le seul insecte capable de le faire est endémique du Mexique).

    Dans la ferme perlière nous observons les deux « chirurgiens » qui injectent les nucleus et les greffes dans le muscle de l’huître perlière (plus de détails sur la production de perles ici). Leur dextérité est exceptionnelle. Les perles de Tahiti sont foncées, quasi noires, avec des reflets nacrés, au choix gris, bleus, verts, rouges, roses, et parfois champagne (elles sont alors plus jaunes que noires). Les plus petites fond 6-7mm de diamètre, en-dehors des keshis (nom des perles qui se sont formées autour d’une saleté type grain de sable au lieu d’autour du nucleus greffé par l’homme) et les plus grosses sont autour de 15mm de diamètre, soit bien plus grosses que les perles blanches que nous voyons en France. Il y en a des rondes, mais aussi des ovales, en forme de goutte ou encore avec des « anneaux »naturels. Maël s’est vu donner une perle par une personne de la ferme perlière visitée qu’il a souhaité faire monter en pendentif pour mettre sur sa chaîne en or et dont il prend grand soin depuis.

    Enfin nous parcouons un jardin de corail situé entre deux motus parcouru par un courant ce qui permet de faire du snorkeling en se laissant dériver entre les patates de corail. Nous verrons des anémones et leurs poissons clown (Nemooooo !), du corail de feu (attention, danger, il brûle la peau !), et même une magnifique murène léopard qui se déplace de patate en patate, ce qui est exceptionnel.

    Tahaa comprend aussi une multitude de motus (plus de 40 ?), dont un qui a abrité Koh Lanta en 2021 et 2022. Il y a aussi une plage anciennement propriété de Joe Dassin, pour ceux que ce genre d’information intérese (après l’atoll de Marlon Brando…).

    Enfin Maël profite d’un jour « off » dans notre programme pour enchaîner 24h de fièvre. Peut-être dû au « rafraichissement » selon une pharmacienne : nous sommes en effet passer de 30°C de moyenne à 25°C…Le lendemain, problème réglé, il est de nouveau frais comme un gardon et prêt à aborder la dernière île de notre périple, Huahine. Au moment de prendre le ferry, celui-ci est retardé par le Taporo VI qui décharge sa cargaison hebdomadaire à Tahaa : on assiste à un ballet logistique mêlant fenwick, palettes, camions, camionettes et tenue « tong-maillot de bain » quelque peu surprenant. Les gérant des magasins de l’île viennent récupérer leur cargaison, les particuliers qui avaient commandé quelque chose également. Il y a 118 îles en polynésie, 72 habitées. Les plus éloignées voient passé le navire de ravitaillement 1 fois par mois, et c’est alors l’événement qui réuni tous les habitants. Ici on oublie la commande Amazon livrée en 24h, et quand il y a rupture (d’oeufs, de citrons ou de crudités par exemple), on fait sans !

    Jardin de corail. Sur l’image de fin, le corail en bas au milieu est un « corail de feu »
    Suite du jardin de corail avec des Némos dedans !

    Huahine

    La dernière des îles sous le vent que nous visitons, et la plus proche de Tahiti est Huahine, l’Île de la femme (« Vahine » en tahitien – Huahine se prononce Houahiné).

    Nous la visiterons sous un temps humide puisque pour la première fois depuis le début de notre séjour en Polynésie, il fait gris et les averses tropicales s’enchainent durant 24h. Production artisanale de pareo, marae, tressage de panier en palmes de cocotier, nouage de pareo, danse tahitienne et débourrage de noix de coco au programme. On goutte même de la noix de coco germé : la texture est surprenante, elle fait pensé à du polystirène expansé, mais le goût est intéressant.

    Apetahi express

    Ce périple dans les îles sous le vent s’est fait à bord de l’Apetahi Express, l’unique ferry. Rapide (mais quand meme 10h Tahiti-Maupiti au lieu de 8h), rarement à l’heure mais confortable, il permet de voir les îles depuis la mer.

    Au retour, entre Huahine et Tahiti, le mauvais temps terrestre se transforme en houle de 2 à 3m de haut. Le bateau fait face aux vagues et aux creux, avec parfois une impression de montagnes russes. Tout le monde se concentre pour tenir bon. Nous serons 2 sur 5 à vomir (assez représentatifs de la moyenne des autres passagers). Au global ça reste quand même un très bon moyen de transport !

    Bilan

    10 jours dans les îles sous le vent étaient un bon choix. Maupiti est simple, petite, isolée et magnifique, épargnée par les hôtels et les dérives du tourisme de masse de Bora-Bora (juste des pensions de famille). Raiatea et Huahine sont plus vivantes, avec des randonnées, de l’activité économique, des magasins. Huahine est belle. Tahaa est belle, entourée de nombreux motu, mais peu touristique au final. A refaire on y aurait fait 1 jour de moins, voire aucune nuit en compensant par une « sortie Motu » qu’on a fait et qui était au départ de Raiatea. Partout les gens sont gentils, nous abordent, nous questionnent et racontent volontiers leur vie et leurs coutumes. Le poisson abonde, les fruits également, mais sur la fin on mangue (lapsus/faute de frappe révélateur !) de légumes car ils sont importés pour la plupart (d’autres îles tels que les petits citrons des marquises, ou de Nouvelle-Zélande notamment pour les produits laitiers et la viande). On est donc content de retrouver Tahiti après dix jours dans ces îles paradisiaques !

  • Derniers jours avant les îles sous le vent

    De retour à Punaauia après notre semaine à Tahiti Iti, nos sommes rejoint par Luc et Odile, qui vont passer le retste du séjour avec nous. On part bientôt pour les îles sous les vent, mais avant cela, Maël s’essaie à la plongée sous-marine ! Il a d’ailleurs de la chance, car il croise une tortue juste avant de remonter sur le bateau.

    Le lendemain, nos partons en catamaran pour l’atoll de Tetiaroa, à 40 km au nord de Tahiti.

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    Tetiaroa est l’un des quelqes atolls de l’archipel de la société. Dans l’histoire géologiques des îles polynésiennes, se forment d’abord des îles volcaniques lorsque la plaque océanique passe au dessus d’un point chaud. Puis la plaque se déplace, l’île s’éloigne du point chaud, le volcan s’éteint : on a lors une île haute (comme Tahiti). Le temp et l’érosion font leur oeuvre, l’île s’affaisent petit à petit, ce qui crée un récif tout autour de l’île (et de magnifiques paysages!). Puis lorsque l’île est complètement affaissé, il ne reste que cet barrière : on a alors un atoll. En Polynésie française, l’archipel des Tuamotu est par exemple principalement constitué d’atolls, tandis que celui de la société (qui inclue Tahiti), est principalement constitué d’îles hautes.

    De notre côté, nous sommes donc partis en catamaran vers Tetiaroa. Environ 4h30 de navigation sur une mer calme, un beau soleil, et les oiseaux qui nos tournent autour. Notamment des fous, ces grands oiseaux qui vont pêcher en haute mer et que l’on retrouve parfois à 100 km des îles. L’un d’eux a d’ailleurs fini le trajet avec nos, perché sur le bateau.

    Une fois sur place, on en prend plein les yeux : de longues plages de sables blancs qui bordent un lagon bleu azur, des cocotiers, des arbres fruitiers. On marche littéralement dans la carte postale. L’atoll est très préservé car il est privé, et son accès est restreint. Pour la petite histoire, il appartenait historiquement aux rois de Tahiti, et le dernier d’entre eux l’aurait vendu à son dentiste pour l’avoir guéri d’un mal de dent sévère. La famille du dentiste a ensuite exploité la coco de l’île pendant quelques année, puis a accordé un bail d’un siècle à Marlon Brando, qui l’aimait beaucoup. Sur une des îles, il a fait construire de hôtel de luxe (luxe luxe), et le reste des îles de l’atoll est globalement sauvage, notamment l’île aux oiseaux, un espace préservé où nichent une dizaine d’espèce. Nous en avons fait le tour à pied en marchant dans l’eau, les oiseaux nos ont accompagnés pendant toute la ballade, c’était magique !

    Nous avons ensuite pu profiter d’un repas sur le bateau, avant de partir en snorkeling le long du récif. On a pu voir des poissons, des requins, et même une tortue. Puis retour à Tahiti, après une belle journée.

    Pour notre dernier jour avant les îles sous le vent, on profite du beau temps pour se baigner et pour visiter le musée de la perle de Papeete. Le musée donne des indications sur la manière dont les perles sont fabriquées, mais on en découvrira plus en visitant les fermes perlières. Il présente également de belles collections de perles, et une histoire de la perle noire de Polynésie.

    Le soir on teste le restaurant Akua, recommandé par Samuel et Elsa. Ce restaurant est sur un bateau amarré en face de la marina Taina, en bas de chez eux : on le voit depuis leur balcon. C’est un endroit très sympa, accessible uniquement par Zodiac, qui offre un très belle vue sur Tahiti depuis l’eau, en particulier au soleil couchant. Et pour ne rien gâter, il est au milieu de plusieurs patates de corail, ce qui permet de s’ouvrir l’appétit en allant explorer les fonds marins. On en a bien profité, on est désormais paré à partir dans les îles !

  • La vallée de la Fautaua et la presqu’île de Tahiti

    Notre troisième semaine (déjà !) commence avec une excursion dans la vallée de la Fautaua. Cette vallée se situe entre les communes de Papeete et Pirae, et tire son nom de la rivière qui la parcourt.

    Petite particularité, cette vallée est la source d’approvisionnement en eau de Papeete, et de manière générale de Tahiti (30% de l’eau de l’île vient de la vallée). On voit le long de la ballade des reservoirs d’eau douce, et de gros forages qui partent dans la montagne pour récupérer l’eau.
    Nous voilà donc partis à 4 (Chloé, Guillaume, Maël et César) pour 5h de randonnée. Ća commence doucement avec 1h de plat le long de la rivière, sur un chemin bordé d’arbres en tout genre : cocotiers, bananiers, U’ru, pandanus, on retrouve les arbres qu’on voit un peu partout sur l’îe depuis notre arrivée. Après une heure, on traverse la rivière, et c’est parti pour une bonne heure de montée dans la jungle, pour arriver au fort de la Fautaua, en haut de la cascade.
    Pour la petite histoire, au milieu du 19ème siècle, une partie des tahitiens s’est soulevé contre les français qui venait de déclarer le protectorat sur l’île. Après plusieurs affrontement, les derniers résistant tahitiens se sont réfugiés dans le fort, qui avait été construit quelques années plus tôt, et ils ont tenus 6 mois face aux forces françaises. Ils sont finalement délogés par un petit bataillon mené par un chasseur local, qui passe par un chemin méconnu et très difficile d’accès. La résistance est donc matée, et le statut de Tahiti comme protectorat français est confirmé (environ 15 avant la Savoie !).
    Retour au présent, depuis le fort, il faut descendre par un chemin…pas très praticable (avec corde et échelle), pour accéder aux vasques qui alimentent la cascade. L’eau est froide, mais ça fait du bien après la marche ! On peut sauter dans l’eau et utiliser les tobbogans naturel pour passer d’une vasque à l‘autre. Il faut juste éviter le bout de la dernière vasque, qui atterrit…135m plus bas. Puis c’est pique nique et retour à Papeete, par le même chemin, mais en descente cette fois. Une belle ballade, on recommande !

    Le lendemain, on déménage pour partir dans notre logement à la prequ’île de Tahiti (Tahiti Nui). On est hébergé dans une maison très sympa, au milieu d’un graaaaand jardin dans lequel vivent notamment des poules, des oies, des cochons d’Inde, des paons, un lapin et un chat ! On aura le plaisir de nourrir ce petit monde toute la semaine, et ils viendront nos rendre visite régulièrement.


    Depuis le logement, on part d’abord visiter le belvédère de Taravao, qui nous offre une superbe vue sur la presqu’île et l’isthme qui la separe de Tahiti Nui. Ensuite, direction les jardins d’eau de Vaipahi, le jardin botanique libre d’accès du sud de Tahiti. On y trouve pleins d’espèces locale avec quelques explications, et le recit de la myhtologie tahitienne liée au lieu : la cascade de Vaipahi marque selon la légende le debut du cheminement de l’âme des morts (enfin les morts importants). Cheminement qui amenera l’âme à affronter plusieurs épreuves et purification, avant de s’envoler depuis un autre site de l’île.

    Pas d’envol pour nous, mais une petite randonnée le long de la rivière qui alimente la cascade, ce qui nous fait du bien après la chaleur meridionale. La randonnée nous amène à traverser plusieurs fois le cours d’eau, parfois à l’aide de cordes, ce qui a bien amusé Maël!

    Le lendemain, c’est sortie baleine, on en a parlé ici : Faune et flore aquatiques (avec les fameuses baleines !)

    Notre jeudi est plus calme : on commence par aller voir la plage de Tautira, touuuuuut au bout de la route, une des plus belles plages de Tahiti d’après nous (mais on a pas tout vu !). Puis on se ballade dans la presqu’île pour visiter les commerces locaux : on a trouvé une entreprise qui fait des fruits séchés et des chips a partir des fruits locaux, un régal. Et on termine notre journée dans une roulotte (la friterie locale : cest bon, c’est calorique, et il y a trop a manger dans une portion).

    Pour notre dernierjour sur la presqu’île, on embarque pour une excursion a la découverte du pays sauvage, la zone apres la fin de la route. Embarquement à la marina de Pakaiu, au sud de la presqu’île, avec un groupe d’une dizaine de personnes. On commence par un peu de snorkeling sur une grosse patate de corail,avant de se diriger vers la vague de Tehaupo’o, où ont eu lieu les épreuves de surf olympiques en 2024. Lors de notre passage, c’était une petite vague, a peine 3 metres de haut, mais on a quand même eu le chance de voir un surfeur de passage tenter sa chance et reussir a prendre la vague!

    On continue notre excursion en longeant la côte jusqu’à dépasser la route carrossable : à partir de ce point, seuls les 4×4 peuvent passer. Et ensuite, la côte n’est plus accessible que par bateau, comme le nôtre. Isolement et tranquillité garantis pour les résidents du coin, ou les vacanciers des quelques pensions. Puis on dépasse les dernières pensions, et il n’y a plus que la jungle et quelques plages. On longe la côte encore quelques minutes, puis on s’arrête pour une petite randonnée le long du littoral, qui se termine à une cascade. L’eau est douce, un peu fraiche mais ça fait du bien après le marche, et on peut se faire masser par l’eau qui descend avec fracas ! Au retour, on peut observer les petites chevrettes (les crevettes d’eau douce), les crabes et même un crabe de cocotier. On reprend le bateau pour un dernier arrêt à l’embouchure d’une rivière, pour le repas. Au menu, poisson grillé sur le bateau, salade de thon froid, riz, pain coco, fruits : un régal. Et en guise de digestif, une dernière ballade dans la jungle, où l’on s’amuse à faire chanter les mape, les chataignier tahitien aux grosses racines plates. La ballade nous amène à la grotte de Vaipoiri, une grande cavité remplie d’eau douce. Maël et Guillaume se risquent à la nage jusqu’au fond, dans l’obscurité de la grotte… frissons garantis !

    Après ça, retour au point de départ, puis à notre logement, et le lendemain retour à Punaauia!

  • Fruits et légumes polynésiens

    Fruits

    Mangues : la « pomme » locale, très abondante

    Ananas : très très courants, notamment à Moorea

    Pomme-étoile : une autre pomme locale, qui se mange à la cuillère

    Goyave

    Papaye

    Coco (plutôt sous forme de lait ou d’eau de coco)

    Pamplemouse (type pamplemousse chinois mais verts à l’intérieur)

    Mini citrons, verts : citrons des Marquises

    Vanille

    Bananes (plein de variétés, dont les petites sucrées et des orangées type banane-plantain)

    Avocats : gros et moins crémeaux/gras que ceux qu’on connait en France

    « Pommes de terre » locales

    Uru, fruit de l’arbre à pain. Présent en abondance, se consomme en purée, gratin ou frites, et même sucré s’il est très mur.

    Taro : une racine qui doit se cuire longtemps avant de pouvoir se manger également comme une patate

    Légumes principaux

    Concombres, courgettes, tomates (pas très mures ni très goûteuses), salade, courges (c’est la période ici aussi)

  • Maël à la presqu’île

    Nous avons fait une sortie baleines et nous avons vu des baleines à bosse, un baleineau, la mère et l’escorteur et un autre groupe composé du baleineau de la mère et de l’escorteur.
    Nous avons fait une sortie au pays sauvage. Nous avons vu la vague olympique et nous avons vu un surfeur. Les vagues n’étaient pas très belles. Nous sommes allés faire une randonnée sur une ile, c’était un peu boueux mais ca vallait la peine de la faire parce que après on a pu se baigner. Nous avons aussi fait du masque et tuba.



  • Faune et flore aquatiques (avec les fameuses baleines !)

    Ce qu’on voit en snorkeling

    Les poissons et autres animaux vus en snorkeling : demoiselles (plein de couleurs différentes), Balistes (Picasso, Noir, Strié : des poissons qui peuvent attaquer quand ils sont gros), Poisson cocher commun, Poisson clown, Perroquet, Carangue bleue, Demoiselles à raies blanches, Acanthaster (étoile de mer à épines, tueuse de coral, elle-même mangée par un escargot géant), concombres de mer, oursin diadème, coussin de requin, rougets à ligne blanche, papillon à 2 selles, sole tropicale, raie, requin pointe-noire, requin pointe-blanche.

    Coraux de différentes formes et couleurs. Apparemment il reste 10% des récifs qui sont constitués de coraux vivants. Sinon il reste la partie végétale du corail ou sa partie minérale (celle qu’on connait, blanches, ramifiée, poreuse).

    La baleine à bosses

    Le mercredi 29 octobre, à l’est de la presqu’île de Tahiti, nous sommes partis pour une sortie océan, en espérant pouvoir voir de près des baleines et leurs petits.

    Nous sommes partis le matin de la marina de Taravao, vers l’océan. Sur le trajet les deux personnes de l’entreprise Natura tahiti nous montrent ce qu’on peut voir dans la zone en mammifères : baleine à bosse et son petit, mais aussi juvéniles de requin marteau, et très rarement, cachalot. L’objectif est la baleine, et on apprend comment la repérer au loin pour s’en approcher et espérer faire une mise à l’eau.

    Les baleines à bosse de l’hémisphère sud vivent en antarctique et viennent mettre bas en Polynésie ou à La Réunion de Juillet à Novembre, dans les eaux chaudes, avant de repartir avec les baleineaux de 3-4 mois. La gestation dure 11 mois, les baleineaux passent 1 an auprès de la mer. Ils grossissent de 40 kg/jour, en buvant près de 300L de lait/jour, et atteindront 14m et 20 tonnes à l’âge adulte. On les repère car les baleines viennent respirer toutes les 15-20 min à la surface et produisent des souffles d’air/eau en expulsant l’air vicié. Les baleineaux tiennent moins longtemps en apnée : 30 sec à la naissance et 8 min à la fin du séjour en Polynésie, quand ils sont prêts à repartir vers l’Antarctique.

    Après 30 min de navigation, dans une mer qui commence à s’agiter, on en repère. 3 : une maman, son baleineau et « escorteur », un mâle qui espère se reproduire (avec une femelle qui allaite…ce qui est impossible). Guillaume et Chloé se mettent à l’eau avec 4 autres personnes et l’encadrante. Palmes, masque, tuba et combinaison légère sont l’équipement, pour se plonger dans le « grand bleu » (500m de profondeur). On aura la chance de s’approcher, de voir le baleineau jouer, et la mère et le mâle remonter à la surface. On entend même un chant (de séduction du mâle vers la mère) sous l’eau. Les vidéos GoPro nous permettent aussi d’entendre la communication mère-enfant, dans des fréquences graves et à ondes courtes qu’on ne percevait pas à l’oreille nue. Le son grave porte moins, les baleineaux doivent donc rester proches de leur mère pour les entendre.

    Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dans une passe (lieu de rupture d’un récif, qui permet d’accéder au lagon) où des surfeurs surfent la vague. On se mettra tous à l’eau(Maël inclus) pour voir un banc de raies léopard (des raies tachetées) évoluant à 20m de profondeur.

    Puis retour tranquille…sauf que nous croisons un nouveau groupe mère-baleineau-escorteur. Un groupe se remet à l’eau, avec Guillaume. Chloé les observera depuis la plateforme du bâteau. Cette fois le baleineau est très joueur, s’approche très près (moins de 2m) du groupe, et sa mère le rejoint, tranquillement et très proche. Belles images dans l’eau, belles images (de nageoires) en surface, c’était un festival.

    Nous rentrons 30 min plus tard que prévu, ravis et fatigués. Une pluie tropicale de 5 min chrono nous accueille à peine le pied posé sur le quai, la 3eme de la matinée, typique de la météo locale début de « période des pluies ».

  • Tahiti (Punaauia) et Mo’orea

    Tahiti (Punaauia) et Mo’orea

    Le 13 octobre, 4h du matin, nous avons atterit à l’aéroport de Tahiti, par 27°C : de retour en été, pour les 3 prochains mois ! Nous avons été magnifiquement accueillis par Sam et Elsa, qui nous offrent des colliers de fleurs de tiare (blanches) et tipanier/frangipanier (roses).

    Dès 11h nous descendons profiter de la plage la plus proche où le sol plonge très profondément à quelques mètres du bord. Premier aperçu de la richesse de la faune et la flore des lagons polynésiens qui ne cesseront de nous étonner jour après jour, plage après plage. Et accessibles juste avec un masque et un tuba. Et le midi nous testerons une « roulotte », nom local des foodtrucks, pour des « poke bowls » avec du poisson frais et un jus de fruits frais. Miam !

    Les fruits et les fleurs sont présents en abondance : mangues, pommes étoile, papayes, goyaves, fruits de la passion, bananes, avocats, uru (fruit de l’arbre à pain), taro… et des fleurs odorantes sur les arbres (Tiare, Tipaniers multicolors mais aussi fleurs de bananier et plein d’autres qu’on ne connait pas). Un vrai plaisir pour nous, cette abondance de couleurs, de goûts et d’odeurs.

    Nous fréquenterons la plage de Taravao,celles d’un hôtel abandonné, la Pointe Vénus. On sautera depuis des pontons (aux 3P), et on marchera sur un récif près de l’école 2+2. On verra une murène, l’oeil d’un poulpe, une étoile de mer « coussin du requin », une multitude de poissons multicolors, des bénitiers (mais peu de coquillages sinon), des oursins, du corail, du corail, du corail, l’aileron d’un requin pointe-noire et…le geyser d’une baleine et de son petit.

    Nous commençons également nos cours de surfs, sur une plage de Papenoo, une fois par temps de pluie et mer agitée (sans Maël, heureusement), puis 2 fois dans d’excellentes conditions, pour se lever à de multiples reprises, sur la mousse et sur les vagues. On continuera en Australie, Maël a beaucoup aimé.

    Surf à Papenoo

    On a visité la ville de Papeete, qui a un intérêt touristique limité, ses halles et son marché du dimanche, avec les fruits/légumes, l’artisanat (monoï, paniers/chapeaux tressés, perles de Tahiti et vêtements colorés et fleuris), et le produit de la pêche, très coloré.

    Après une semaine d’acculturation à la vie locale, nous prenons le ferry pour l’île soeur, Mo’orea.

    Maël : à Tahiti nous avons entendu à la radio que 8 bijoux de l’Histoire de France ont été volés au musée du Louvre (le 19 octobre). Nous avons fait du snorkeling et j’ai vu de drôles de poissons et ma maman a vu une raie (à Moorea)

    A Moorea nous logeons dans un bungalow sur la plage des Tipaniers, à 10m de l’eau. Les images des cartes postales polynésiennes prennent forme sous nos yeux au fil des heures et de la couleur du ciel. Un grand jardin coral se trouve dans l’eau, nous avons 2 canoës à disposition, il y a 2 motus (ilots de sable) à proximité immédiate et…un spot d’observation de raies et de requins pointe-noire. Il s’avère que c’est un lieu de nourrissage autorisé des raies, ce qui explique leur présence en nombre dès que des bateaux approchent. On aura au moins eu le plaisir de voir ces animaux de très près.

    C’est la saison humide qui a débuté en polynésie : il pleut chaque jour, peu de temps, de façon très localisée. Le reste du temps il fait très beau ou nuageux, cela change sans arrêt selon l’heure et l’endroit, et la météo est incapable de prévoir cela. Il faut donc être flexibles sur les programmes et attentifs au ciel sous peine de prendre une douche (chaude) ou bien de se retrouver dans les montagnes avec une forte pluie, ce qui est très risqué. Nous profitons des matinées pluvieuses de début de semaine pour visiter l’usine de jus de fruits Rotui, qui fabrique du jus d’ananas, de mangue, et d’autres jus de fruits tropicaux très consommés localement, mais aussi du rhum sous la marque Manutea et du vin…d’ananas ! Le Rotui est un des sommets de Moorea, emblématique. Et l’ananas une culture phare de l’île.

    On observera d’ailleurs des cultures d’ananas, mais aussi de bananes, d’avocats, goyaves, etc. au lycée agricole polynésien situé à Moorea sur…la « route des ananas ». Ils produisent aussi des confitures, fruits séchés et glaces qu’on se fait un plaisir de goûter : glace coco, goyave, passion, mangue, mais aussi banane, ananas et…fleur de tiare.

    On découvre aussi le musée Te Fare Natura, musée de la faune et flore aquatique et terrestre locale. Musée très intéressant pour mieux connaître les coraux et les poissons locaux ainsi que l’histoire de la Caldeira de Moorea (la couronne du volcan originel qui s’est effondrée et a donnée naissance au relief de l’île). Il est rattaché à un centre de recherche universitaire ainsi qu’à une association de replantation de coral, le CRIOBE.

    Enfin on fera deux randonnées : les 3 pinus, qui offrent une vue sur les 2 baies de Moorea, la baie de Cook (à droite) et celle de Opunohu (à gauche) et une des cascades de Afareaitu, l’occasion d’un bain rafraichissant. Des balades dans la forêt tropicale, très verte, humide, et très peu peuplée d’animaux au-dela d’oiseaux, de quelques lézards, et des poulets sauvages qui se trouvent partout en polynésie (comme le coq « Hei Hei » du film Vaiana pour ceux qui connaissent). Les canoës nous permettent aussi d’aller déjeuner au Coco beach, un restaurant sur le motu le plus proche de notre bungalow, qui s’atteint en luttant un peu contre le courant (et l’occasion de se prendre une des douches chaudes évoquées précédemment).

    Au-dela de la partie « vacances », l’école de Maël continue, on prend de l’avance avant nos 10 jours planifiés dans les îles sous le vent, en novembre. Maël a finalement accepté de démarrer la lecture de Harry Potter, et a dévoré 6 chapitres en 2 jours ! Heureusement que nous transportons une liseuse et pas les 7 tomes format poche…Il a aussi expérimenté l’ouverture d’une noix de coco depuis sa coque en fibre, juste avec un tournevis (et un tutoriel video).

    Moorea est une très belle île, de 60km de périphérie, avec une route de ceinture unique, des petits restos un peu partout, et un rythme plus doux qu’à Tahiti, à 40 min de ferry.